Hors série de Science et Vie de mars 2013 sur le sommeil
L'alcool est un faux ami du sommeil. S'il peut constituer une aide à la détente et à l'endormissement, il entraîne un sommeil raccourci et de mauvaise qualité. En 1er lieu, il augmente le sommeil profond, ce qui rend les personnes prédisposées plus vulnérable au somnambulisme ou aux apnées du sommeil. Un effet d'autant plus important que la dose ingérée est forte. Il amplifie aussi les ronflements. "L'alcool est un myorelaxant. Il diminue le tonus musculaire et crée une hypotonie au niveau du voile du palais responsable des vibrations." indique Thierry Danel, addictologue au CHRU de Lille. Autre effet à déplorer : l'alcool détruit l'architecture normale du sommeil. Et ce, quelle que soit la dose consommée. Il retarde la survenue de la première période de sommeil paradoxal, et en réduit la proportion pendant toute la durée de la nuit au profit du sommeil lent, comme les antidépresseurs.
A noter cependant que les effets de l'alcool diffèrent selon la fréquence de la consommation. "Dans le cas d'une consommation aiguë ponctuelle, l'alcool est plutôt hypnogène. On ne se réveille que le lendemain matin, avec la gueule de bois. Mais en ce cas de consommation chronique répétée, c'est l'inverse : on se réveille à 3 heures, sans pouvoir se rendormir avant 6 heures" indique Thierry Danel. Le spécialiste évoque aussi l'impact considérable du sevrage à l'alcool sur le sommeil. Lors de cette épreuve, "le sujet ne dort plus. Il n'a plus que du sommeil paradoxal, ce qui conduit jusqu'au délirium tremens, qui correspond à l'irruption du rêve dans la réalité" Il faut alors impérativement resynchroniser l'horloge circadienne de ces patients. Les moyens? Des consignes de réveil tôt le matin à la même heure. La luminothérapie le matin avec port de masque pendant une demie heure à un heure pendant 10 à 15 jours. Et la prise de mélatonine.
V.V.D.B
Voici un résumé d'un interview d'un alcoologue de l'hôpital de Beaujon que j'ai lu :
- en 2005, 23 000 morts seraient directement liés à l'alcool en France et 45 000 décès associés.
- Six cancers sont associés à la consommation d'alcool :
- le cancer du sein
- le cancer du colon
- les cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche) et inférieures (oesophage)
- le cancer du poumon
- le cancer de l'estomac
- Il faut y ajouter les maladies du foie et l'hypertension artérielle impliquées dans les maladies cardiovasculaires sans oublier les acccidents routiers et domestiques ainsi que les violences.
- Le lobby viticole français veut nous démontrer que les radicaux libres émis par l'alcool sont protecteur de la santé. Cette affirmation n'a rien de scientifique.