Boire n’est pas réservé aux hommes. Quand m’en suis-je aperçu ? Je ne sais pas car une telle situation n’arrive qu’aux autres. C’est ce que je me suis dit pour me cacher la vérité. Si j’ai cru d’abord qu’elle était buveuse excessive, j’ai eu des difficultés à comprendre qu ‘elle était dépendante. C’est Vie Libre qui me l’a fait découvrir.
Je ne veux pas raconter le passé car je positive et c’est ce qui nous a permis de nous en sortir. Je dis bien nous car, pour moi (bien que ne buvant que très peu), c’est une affaire de couple.
Grâce au médecin de famille, nous avons ouvert le dialogue. Il y a eu de longs échanges dans les premiers mois. Dire que ça été bénéfique, c’est une évidence. Nous avons reconstruit notre couple. L’Amour a pris un autre sens. C’était comme un second mariage.
Au résultat, ni l’un ni l’autre ne buvons d’alcool. C’est notre choix. Personnellement, je n’aime pas pactiser avec l’ennemi surtout quand il détruit tout pour son plaisir.
C’est vrai, boire un petit coup c’est agréable mais quand il y en a plusieurs par jour, où se trouve l’agréable ? Rien n’a le même goût : on passe du bon vin à la piquette, du bon alcool fort au plus mauvais. Hé oui, ça coûte cher de boire que du bon et pour quel résultat ? Le néant si on ne sait pas se limiter. Tout craque : le ménage, la vie professionnelle, le moral, la dépression arrive etc.
Apprendre à boire bon et peu de temps en temps, OK mais tous les jours avec des quantités qui augmentent, NON. C’est sans doute pour ça que je n’ai rien compris à la maladie alcoolique de ma femme. Tout est progressif. La maladie se construit insidieusement.
Maintenant, rien ne vaut un bon verre d’eau ou un jus de fruit surtout quand on appelle cette boisson le « verre de l’amitié ».
Merci à Vie Libre de nous avoir accueilli en son sein et de nous avoir ouvert les yeux. Sans les copains, que serions-nous devenus ? Je n’ose y penser.
Nous avons franchi un pas suivi de beaucoup d’autres depuis mai 1987 mais chaque jour est fait de construction donc de plaisirs et de joies.
Marcel, un conjoint heureux d’une femme heureuse.